[Récit] Le dernier messager
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Reijin
Zydrith
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[Récit] Le dernier messager
Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous et au fur et à mesure de mes envies un "petit" récit.
Je précise que ça n'a rien à voir avec le Bg de Warcraft.
N'étant pas spécialement doué pour cette pratique, j'espère que ce ne sera pas un supplice pour vous
Vous trouverez ci-dessous et au fur et à mesure de mes envies un "petit" récit.
Je précise que ça n'a rien à voir avec le Bg de Warcraft.
N'étant pas spécialement doué pour cette pratique, j'espère que ce ne sera pas un supplice pour vous
Zydrith- Seigneur de guerre Briznuk
- Nombre de messages : 1779
Localisation : Maison de retraite
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: [Récit] Le dernier messager
Chapitre I : Vestiges du passé
Des souvenirs qui remontent à la surface.
Tous les jours m’apportent de nouvelles images de cette période si heureuse, lorsque la famille était encore au complet.
Je me souviens de cette journée, nous n'étions encore que des enfants.
Comme à son habitude, mon frère prenait un plaisir non dissimulé à me faire enrager.
- Lâche-moi !
- Ha haha, espèce de petite peureuse ! Poule mouillée ! criait mon imbécile de frère.
- Non ! Azel laisse moi tranquille, tu me fais mal !
Mon frère me ceinturait, voulant à tout prix me faire gouter l'énorme araignée qu'il venait de ramasser et qu'il avait logé dans une boite d'allumette.
De ce que ma mémoire me laisse entrevoir, mon frère et moi avons toujours eu une relation tumultueuse. Cet épisode n'étant qu'une goutte d'eau dans la mer de méchanceté, de plaisanteries et de moqueries dont il a fait preuve à mon égard durant notre enfance.
Pourtant, il n'avait pas l'air bien terrible. Comme disait les gens du village, "Ce gamin ressemble à un ange", "Il est vraiment poli et bien élevé votre garçon"...avec les autres. Et c'est vrai qu'il n'était pas très impressionnant. Azel était petit pour son âge, frêle, maigre même. Mais il était intelligent, rusé, voir fourbe quand il le fallait. Malgré son petit gabarit, il avait réussi à devenir un petit chef de bande, qui malgré un nombre incalculable de bêtises, réussissait toujours à s'en tirer sans jamais être mis en cause.
- Azel ! Laisse ta sœur tranquille et rentre faire tes devoirs !
Azel obéissait immédiatement, me lançant un regard noir avant de laisser apparaitre un large sourire destiné à notre mère.
- Bien sur Maman, je vais faire mes devoirs, on en profitait juste pour jouer un peu.
Cette fois, je l'avais échappé belle, ma mère me sauvant in extremis d'un festin atroce. Mais je savais que l'échéance n'était retardée que de quelques heures.
Je haïssais mon frère, du moins c'est ce que je pensais à l'époque. Toutes ces plaisanteries me paraissaient être de la torture alors que tout cela n'était que jeux d'enfants.
Après qu'il soit rentré accompagné de ma mère, je pensais à haute voix :
- J'espère que tu partiras bientôt de la maison et que je serais enfin tranquille...pour toujours.
Je m'en veux tellement d'avoir prononcé cette phrase ce jour là...
Malgré mes craintes, le reste de la journée se passa sans incident jusqu'au traditionnel repas du soir en famille.
Le diner était le moment de la journée que je préférais. Notre famille était au complet, mon frère était si calme et si gentil, mon père, même s'il était éreinté par ses heures de travail était là avec nous pour partager ce bon moment.
Pendant que nous nous régalions des plats préparés par ma mère, notre père nous racontait ses histoires de jeunesse. Il adorait nous expliquer comment il avait rencontré notre mère, comment ils avaient fui leur pays en guerre pour pouvoir s'établir dans notre village.
Il y mettait tellement de passion que même si nous avions entendu cette histoire des dizaines de fois, nous étions toujours captivé et pendu à ses lèvres.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je me souviens de cette journée. Peut être parce qu'elle résume ce qu'a été mon enfance : heureuse malgré tout.
Cependant, ma mémoire n'a pas gardé beaucoup d'événements heureux. Non pas qu'il n'y en ait pas eu beaucoup, mais ceux-ci ont été balayés, comme effacés et remplacés par des choses bien moins agréables.
Cela ne fait pas si longtemps que j'ai pu comprendre ce qui s'est passé ce soir là.
Je venais tout juste de fêter mon dixième anniversaire. J'avais intégré ma nouvelle école, ainsi je partais tout les jours et ne rentrais que le soir. Cette situation ne me dérangeais pas : je pouvais profiter de mes parents le soir et je n'avais plus à supporter mon frère le reste de la journée.
Azel avait quitté l'école depuis quelques mois, au grand dam de mes parents qui se demandaient bien ce qu'il allait pouvoir faire du haut de ses quatorze ans.
Quand je suis rentré, mes parents étaient déjà là, tout les deux, assis devant la télévision. Ils n’avaient pas l'air d'excellente humeur, ne répondant à peine à mon Bonjour du soir.
Quelques minutes passèrent et ma mère nous appela pour le diner.
Pour la première fois, la télévision resta allumée durant tout le repas. Mes parents semblaient comme hypnotisés par les informations. Mon père habituellement si bavard et jovial ne disait pas un mot.
Sur le moment, je n'ai pas bien compris ce qu'il se passait. La télévision parlait d'une déclaration de guerre, d'un dramatique événement, comme j'avais pu déjà voir dans mes livres d'histoire.
Invasion, attaques aériennes, bombes…voilà de quoi il était question.
Au milieu du repas, un homme pris la parole dans la télévision. C'était un homme important apparemment, entouré d'autres hommes armés. Dès ces premiers mots, mon père monta le son et nous demandé un silence absolu.
Plus le discours avançait, plus l'atmosphère devenait pesante. Cela m'a semblé durer une éternité. Quand l'homme eu terminé, mon père se tourna vers moi.
- Keisha, ta mère et moi avons à parler à ton frère. Monte dans ta chambre, Maman viendra te lire une histoire plus tard.
Mon frère fut aussi surpris que moi. J'obéis rapidement et monta dans ma chambre. Mon esprit de petite fille se posa bien quelques questions. J'espérais secrètement que mes parents avaient découvert que mon frère n'était pas un petit ange et qu'il allait enfin se faire rappeler à l'ordre. D'ailleurs, j'ai cru longtemps à cette version de la discussion.
Après cette soirée, mon frère ne m'a plus jamais embêté. Tout avait radicalement changé. Plus de bandes, plus de plaisanteries. J'avais l'impression de ne plus voir le même garçon, mais je dois avouer que cela ne me déplaisait pas.
Il avait même trouvé un petit boulot qu’il a gardé jusqu’à son départ.
Il m'aura fallu attendre 4 années pour comprendre ce qui s'est passé ce soir là.
A suivre…enfin peut être
Des souvenirs qui remontent à la surface.
Tous les jours m’apportent de nouvelles images de cette période si heureuse, lorsque la famille était encore au complet.
Je me souviens de cette journée, nous n'étions encore que des enfants.
Comme à son habitude, mon frère prenait un plaisir non dissimulé à me faire enrager.
- Lâche-moi !
- Ha haha, espèce de petite peureuse ! Poule mouillée ! criait mon imbécile de frère.
- Non ! Azel laisse moi tranquille, tu me fais mal !
Mon frère me ceinturait, voulant à tout prix me faire gouter l'énorme araignée qu'il venait de ramasser et qu'il avait logé dans une boite d'allumette.
De ce que ma mémoire me laisse entrevoir, mon frère et moi avons toujours eu une relation tumultueuse. Cet épisode n'étant qu'une goutte d'eau dans la mer de méchanceté, de plaisanteries et de moqueries dont il a fait preuve à mon égard durant notre enfance.
Pourtant, il n'avait pas l'air bien terrible. Comme disait les gens du village, "Ce gamin ressemble à un ange", "Il est vraiment poli et bien élevé votre garçon"...avec les autres. Et c'est vrai qu'il n'était pas très impressionnant. Azel était petit pour son âge, frêle, maigre même. Mais il était intelligent, rusé, voir fourbe quand il le fallait. Malgré son petit gabarit, il avait réussi à devenir un petit chef de bande, qui malgré un nombre incalculable de bêtises, réussissait toujours à s'en tirer sans jamais être mis en cause.
- Azel ! Laisse ta sœur tranquille et rentre faire tes devoirs !
Azel obéissait immédiatement, me lançant un regard noir avant de laisser apparaitre un large sourire destiné à notre mère.
- Bien sur Maman, je vais faire mes devoirs, on en profitait juste pour jouer un peu.
Cette fois, je l'avais échappé belle, ma mère me sauvant in extremis d'un festin atroce. Mais je savais que l'échéance n'était retardée que de quelques heures.
Je haïssais mon frère, du moins c'est ce que je pensais à l'époque. Toutes ces plaisanteries me paraissaient être de la torture alors que tout cela n'était que jeux d'enfants.
Après qu'il soit rentré accompagné de ma mère, je pensais à haute voix :
- J'espère que tu partiras bientôt de la maison et que je serais enfin tranquille...pour toujours.
Je m'en veux tellement d'avoir prononcé cette phrase ce jour là...
Malgré mes craintes, le reste de la journée se passa sans incident jusqu'au traditionnel repas du soir en famille.
Le diner était le moment de la journée que je préférais. Notre famille était au complet, mon frère était si calme et si gentil, mon père, même s'il était éreinté par ses heures de travail était là avec nous pour partager ce bon moment.
Pendant que nous nous régalions des plats préparés par ma mère, notre père nous racontait ses histoires de jeunesse. Il adorait nous expliquer comment il avait rencontré notre mère, comment ils avaient fui leur pays en guerre pour pouvoir s'établir dans notre village.
Il y mettait tellement de passion que même si nous avions entendu cette histoire des dizaines de fois, nous étions toujours captivé et pendu à ses lèvres.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je me souviens de cette journée. Peut être parce qu'elle résume ce qu'a été mon enfance : heureuse malgré tout.
Cependant, ma mémoire n'a pas gardé beaucoup d'événements heureux. Non pas qu'il n'y en ait pas eu beaucoup, mais ceux-ci ont été balayés, comme effacés et remplacés par des choses bien moins agréables.
Cela ne fait pas si longtemps que j'ai pu comprendre ce qui s'est passé ce soir là.
Je venais tout juste de fêter mon dixième anniversaire. J'avais intégré ma nouvelle école, ainsi je partais tout les jours et ne rentrais que le soir. Cette situation ne me dérangeais pas : je pouvais profiter de mes parents le soir et je n'avais plus à supporter mon frère le reste de la journée.
Azel avait quitté l'école depuis quelques mois, au grand dam de mes parents qui se demandaient bien ce qu'il allait pouvoir faire du haut de ses quatorze ans.
Quand je suis rentré, mes parents étaient déjà là, tout les deux, assis devant la télévision. Ils n’avaient pas l'air d'excellente humeur, ne répondant à peine à mon Bonjour du soir.
Quelques minutes passèrent et ma mère nous appela pour le diner.
Pour la première fois, la télévision resta allumée durant tout le repas. Mes parents semblaient comme hypnotisés par les informations. Mon père habituellement si bavard et jovial ne disait pas un mot.
Sur le moment, je n'ai pas bien compris ce qu'il se passait. La télévision parlait d'une déclaration de guerre, d'un dramatique événement, comme j'avais pu déjà voir dans mes livres d'histoire.
Invasion, attaques aériennes, bombes…voilà de quoi il était question.
Au milieu du repas, un homme pris la parole dans la télévision. C'était un homme important apparemment, entouré d'autres hommes armés. Dès ces premiers mots, mon père monta le son et nous demandé un silence absolu.
Plus le discours avançait, plus l'atmosphère devenait pesante. Cela m'a semblé durer une éternité. Quand l'homme eu terminé, mon père se tourna vers moi.
- Keisha, ta mère et moi avons à parler à ton frère. Monte dans ta chambre, Maman viendra te lire une histoire plus tard.
Mon frère fut aussi surpris que moi. J'obéis rapidement et monta dans ma chambre. Mon esprit de petite fille se posa bien quelques questions. J'espérais secrètement que mes parents avaient découvert que mon frère n'était pas un petit ange et qu'il allait enfin se faire rappeler à l'ordre. D'ailleurs, j'ai cru longtemps à cette version de la discussion.
Après cette soirée, mon frère ne m'a plus jamais embêté. Tout avait radicalement changé. Plus de bandes, plus de plaisanteries. J'avais l'impression de ne plus voir le même garçon, mais je dois avouer que cela ne me déplaisait pas.
Il avait même trouvé un petit boulot qu’il a gardé jusqu’à son départ.
Il m'aura fallu attendre 4 années pour comprendre ce qui s'est passé ce soir là.
A suivre…enfin peut être
Zydrith- Seigneur de guerre Briznuk
- Nombre de messages : 1779
Localisation : Maison de retraite
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: [Récit] Le dernier messager
*s'assied et attends la suite*
(si tu veux supprimer mon message, je comprendrais, ça ne fais pas joli au milieu du récit)
(si tu veux supprimer mon message, je comprendrais, ça ne fais pas joli au milieu du récit)
Reijin- Garde de sang Briznuk
- Nombre de messages : 302
Age : 36
Localisation : Quelque part dans le ciel
Date d'inscription : 04/07/2007
Re: [Récit] Le dernier messager
[HRP]
ENCORE!
*Message à supprimer dès que la suite arrivera*
[/HRP]
ENCORE!
*Message à supprimer dès que la suite arrivera*
[/HRP]
Grelder- Général Briznuk
- Nombre de messages : 532
Age : 43
Localisation : Cherchez le fantôme...
Date d'inscription : 17/09/2006
Re: [Récit] Le dernier messager
---HRP---
J'adore, en toute objectivité.
L'ambiance que tu y mets, que tu ne décrives pas précisément ce qu'il se passe avec Azel, etc, c'est tout simplement un bonheur à lire.
T'as plus l'choix mon poulet, nous faut la suite maintenant !
Encore bravo
Message à supprimer à tes risques et périls lorsque la suite arrivera, mais bon t'as l'habitude hein. On fait bien des arènes en duo guerrier furieux / paladinde vindicative, t'es plus à un danger près.
---HRP---
J'adore, en toute objectivité.
L'ambiance que tu y mets, que tu ne décrives pas précisément ce qu'il se passe avec Azel, etc, c'est tout simplement un bonheur à lire.
T'as plus l'choix mon poulet, nous faut la suite maintenant !
Encore bravo
Message à supprimer à tes risques et périls lorsque la suite arrivera, mais bon t'as l'habitude hein. On fait bien des arènes en duo guerrier furieux / paladinde vindicative, t'es plus à un danger près.
---HRP---
Gheryon- Seigneur de guerre Briznuk
- Nombre de messages : 816
Localisation : Loin...
Date d'inscription : 15/07/2006
Re: [Récit] Le dernier messager
"reste scotché à ce récit et a beau retourné le texte dans tous les sens ne voit pas la suite de l'histoire" "attends avec impatience"
Mÿlenia- Légionnaire Briznuk
- Nombre de messages : 264
Age : 42
Date d'inscription : 01/02/2008
Re: [Récit] Le dernier messager
Merci pour vos commentaires
A ce sujet, vous pouvez poster sur le sujet ça me dérange pas (au contraire) et je suis bien entendu ouvert à toutes critiques, tant que cela reste "constructif"
Je n'ai jamais fait de récit hors BG déjà établi, donc il y a forcément des moments où je vais me louper.
Je posterais la suite et la fin du premier chapitre dans la journée si tout se passe bien.
Pour la suite, ça prendra un peu plus de temps, faudra attendre un peu
A ce sujet, vous pouvez poster sur le sujet ça me dérange pas (au contraire) et je suis bien entendu ouvert à toutes critiques, tant que cela reste "constructif"
Je n'ai jamais fait de récit hors BG déjà établi, donc il y a forcément des moments où je vais me louper.
Je posterais la suite et la fin du premier chapitre dans la journée si tout se passe bien.
Pour la suite, ça prendra un peu plus de temps, faudra attendre un peu
Zydrith- Seigneur de guerre Briznuk
- Nombre de messages : 1779
Localisation : Maison de retraite
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: [Récit] Le dernier messager
Chapitre I : Vestiges du passé - Suite et fin.
"L'heure est venue Azel"
Cette phrase...ces mots...ils me hantent désormais pour l'éternité.
Une année s'est écoulée depuis le début de la guerre. Je ne comprenais pas vraiment le sens de ce mot. Nos professeurs nous avaient bien expliqué, mais pour une enfant, ces événements me semblaient bien anodins.
J'avais simplement compris qu’un pays lointain avait commis des actes barbares et que nous n'avions eu aucun autre choix que d'utiliser la force pour maintenir notre sécurité. D'après les médias, le conflit était sur le point de se terminer, il était question de quelques jours.
Dans la maison familiale, rien ou presque n'avait changé. La télévision avait bien pris place à notre table tout les soirs, mais les conversations n'avaient pas pour autant disparues. Mon père me demandait souvent comment se passaient mes cours à l'école, comment mon frère se débrouillait à son travail. Il semblait vouloir profiter de chaque instant passé avec nous. Même lorsqu'il était fatigué, il prenait toujours le temps de nous écouter.
Azel était devenu un jeune homme. Il avait depuis longtemps abandonné l’idée de me torturer quotidiennement. Son travail le passionnait et nous n’avions que peu de contacts tout les deux. Malgré tout ce qu’il m’aura fait subir, je regrettais presque cette époque. Oui, il me faisait souffrir, mais au moins il s’intéressait à moi.
Je n’ai compris que bien plus tard pourquoi il avait tellement changé.
Tout paraissait aller pour le mieux, jusqu’à ce jour d’octobre où nos vies se sont brisées à tout jamais.
Ce soir là, j'étais un peu angoissée, mon examen trimestriel se tenait le lendemain et comme à mon habitude j'imaginais le pire. Dans ces moments là, mon père trouvait toujours les mots pour me réconforter :
- "Ne t'inquiète pas Keisha, ta mère et moi avons confiance en toi, tu as bien travaillé et tout se passera bien !"
Le lendemain, je partis pour l'Académie, un nœud à l'estomac mais avec les mots de père dans ma tête.
Physique, Mathématiques, Alchimie, tous mes examens se déroulèrent parfaitement. J'ai bien eu quelques craintes lors de l'épreuve de Biologie, mais j'étais contente de ma performance.
Après cette dure journée, j'étais ravie de pouvoir rentrer chez moi annoncer à mes parents la bonne nouvelle.
Comme chaque jour, la navette scolaire me ramenait vers mon village. Au fur et à mesure que nous approchions, le ciel s'assombrissait, la pluie faisant son apparition à mi-chemin.
A l'arrivée, la pluie était encore plus intense, le vent s'était levé et il m'était difficile de faire le trajet me séparant de ma maison. J'avançais tant bien que mal, évitant les flaques et les gouttières.
C'est en arrivant au coin de notre rue que tout a commencé. Cette première vision, le début du cauchemar...
Quelques mètres me séparaient de la maison, il m'a fallu me rapprocher pour pouvoir distinguer ce qui de loin ressemblait seulement à de grosses ombres difformes. Devant notre maison se dressait une dizaine d'engins immobiles, je n'avais jamais vu ces choses auparavant. Cela ressemblait à ces chars que la télévision nous montrait au sujet de la guerre.
Au dessus de la maison, plusieurs appareils volaient tels des vautours surveillant leurs proies. Le bruit assourdissant de ces appareils m'effrayait mais je restais figée à quelques mètres de la maison, comme subjuguée par ce spectacle.
Apparemment, ces montres de métal venaient de prendre place devant notre maison. Personne n'en était encore sorti, comme s'ils attendaient le moment propice. Tout nos voisins et bientôt tout le village s'était attroupé près de notre maison, tout en se maintenant à bonne distance, impressionnés eux-aussi par cette armée.
J’entendais les pleurs des enfants, les chuchotements des hommes et des femmes, mais tous se pressaient pour ne rien rater du drame qui se jouait devant leurs yeux.
Il y avait au milieu de tous ces chars une sorte de véhicule plus petit. C'est sur celui-ci que j'ai reconnu le dessin. Ce logo, rouge vif, je l'avais vu à la télévision. On le voyait souvent mais je n'aurais pas pu dire ce qu'il représentait.
Les bruits de moteurs et de métal raisonnaient dans ma tête, j'étais trempée, frigorifiée, apeurée mais je ne pouvais pas bouger.
Soudain, les engins se sont remis en mouvement. Les 4 chars en première ligne se sont écartés pour laisser place au petit engin. La route souffrait à chaque déplacement, les immenses roues de ces monstres arrachant le sol à chaque mouvement.
Plusieurs hommes sortirent des chars. Ils me semblaient si grands, et si effrayant ! Tels des clones, ils étaient tous vêtus d’une sorte de combinaison noire et de casques horribles. Les soldats se mirent en place entre l'engin et la maison, leurs armes à la main, prêt à faire feu.
La porte du plus petit véhicule s'ouvrait doucement. L'ombre d'un homme se dessinait petit à petit et apparu sur le pas de la porte. L'homme était grand, il n'était pas habillé comme les autres. Il portait un uniforme noir et rouge serré, avec un col remontant jusqu'aux oreilles, si bien qu'on ne pouvait pas bien distinguer son visage. Il trainait derrière lui une longue cape noire et portait lui aussi ce dessin que j'avais vu à la télévision.
Lorsqu'il fut sorti, un des hommes posté devant lui l'interpella :
- "Mon général, c'est ici.
- Très bien, dépêchons-nous il n'y a pas de temps à perdre", dit-il d'une voix grave
L'homme se mit à avancer en direction de la maison quand je pu progressivement le découvrir. J’avais déjà vu son visage. Il m’a fallu quelques secondes de réflexion avant de me souvenir. C'était ce fameux soir où mon frère s'était fait disputer par mes parents. C’était l’homme qui avait fait un discours ce jour-là...Mais pourquoi était-il ici, chez moi ?
Il continuait d'avancer vers la porte. En le regardant, j'ai eu l'impression qu'il flottait au dessus du sol, pire encore, malgré la pluie battante, il n'était pas mouillé, comme s'il était miraculeusement protégé.
La porte de notre maison s'est ouverte. Alors que je m’attendais au pire, mon père ne semblait pas étonné de ce qui arrivait. Les deux hommes se saluèrent. Je me rapprochais de la maison pour écouter la conversation.
Mon frère était là lui aussi, juste à côté de mon père. Ma mère était derrière, effondrée.
L'homme prit la parole :
- "L'heure est venue Azel."
Puis en regardant mon père
- "Merci pour votre participation, vous rendez un fier service à notre nation."
Azel s'avança doucement vers l'homme, regarda une dernière fois mes parents et se retourna. Le général lui chuchota quelques mots et ils se mirent en route. Mon père ne montra aucun signe, aucun sentiment alors que j'entendais les cris de douleurs de ma mère qui résonnaient dans la maison.
Alors qu'Azel allait s'engouffrer dans le véhicule, et bien que je ne comprenne pas encore ce qu'il se passait, j'ai voulu à tout prix intervenir et retenir mon frère :
- "Azel ! Nooooooooooonnnnn !"
Je courrais dans sa direction, tentant de me frayer un chemin à travers la garde rapproché du Général quand je fus stoppée net par un des soldats et mise à terre.
- "Reste là petite", me lança le soldat sans un regard.
Mon père et ma mère assistaient impuissant à la scène, les yeux rivés sur mon frère
Je restais assise par terre, en larme, regardant Azel partir...
L'homme, avant de prendre place, se tourna une dernière fois vers mes parents, puis son regard se posa sur moi durant quelques secondes. L'homme esquissa un très léger sourire et s'adressa à moi froidement :
- "A bientôt Keisha, ne sois pas si pressée…"
L’homme tourna les talons, s’installa dans son cockpit et le ballet de ces engins de malheur se remit en marche. La flotte disparaissait au loin dans un nuage de poussière et un vacarme assourdissant.
"L'heure est venue Azel"
Cette phrase...ces mots...ils me hantent désormais pour l'éternité.
Une année s'est écoulée depuis le début de la guerre. Je ne comprenais pas vraiment le sens de ce mot. Nos professeurs nous avaient bien expliqué, mais pour une enfant, ces événements me semblaient bien anodins.
J'avais simplement compris qu’un pays lointain avait commis des actes barbares et que nous n'avions eu aucun autre choix que d'utiliser la force pour maintenir notre sécurité. D'après les médias, le conflit était sur le point de se terminer, il était question de quelques jours.
Dans la maison familiale, rien ou presque n'avait changé. La télévision avait bien pris place à notre table tout les soirs, mais les conversations n'avaient pas pour autant disparues. Mon père me demandait souvent comment se passaient mes cours à l'école, comment mon frère se débrouillait à son travail. Il semblait vouloir profiter de chaque instant passé avec nous. Même lorsqu'il était fatigué, il prenait toujours le temps de nous écouter.
Azel était devenu un jeune homme. Il avait depuis longtemps abandonné l’idée de me torturer quotidiennement. Son travail le passionnait et nous n’avions que peu de contacts tout les deux. Malgré tout ce qu’il m’aura fait subir, je regrettais presque cette époque. Oui, il me faisait souffrir, mais au moins il s’intéressait à moi.
Je n’ai compris que bien plus tard pourquoi il avait tellement changé.
Tout paraissait aller pour le mieux, jusqu’à ce jour d’octobre où nos vies se sont brisées à tout jamais.
Ce soir là, j'étais un peu angoissée, mon examen trimestriel se tenait le lendemain et comme à mon habitude j'imaginais le pire. Dans ces moments là, mon père trouvait toujours les mots pour me réconforter :
- "Ne t'inquiète pas Keisha, ta mère et moi avons confiance en toi, tu as bien travaillé et tout se passera bien !"
Le lendemain, je partis pour l'Académie, un nœud à l'estomac mais avec les mots de père dans ma tête.
Physique, Mathématiques, Alchimie, tous mes examens se déroulèrent parfaitement. J'ai bien eu quelques craintes lors de l'épreuve de Biologie, mais j'étais contente de ma performance.
Après cette dure journée, j'étais ravie de pouvoir rentrer chez moi annoncer à mes parents la bonne nouvelle.
Comme chaque jour, la navette scolaire me ramenait vers mon village. Au fur et à mesure que nous approchions, le ciel s'assombrissait, la pluie faisant son apparition à mi-chemin.
A l'arrivée, la pluie était encore plus intense, le vent s'était levé et il m'était difficile de faire le trajet me séparant de ma maison. J'avançais tant bien que mal, évitant les flaques et les gouttières.
C'est en arrivant au coin de notre rue que tout a commencé. Cette première vision, le début du cauchemar...
Quelques mètres me séparaient de la maison, il m'a fallu me rapprocher pour pouvoir distinguer ce qui de loin ressemblait seulement à de grosses ombres difformes. Devant notre maison se dressait une dizaine d'engins immobiles, je n'avais jamais vu ces choses auparavant. Cela ressemblait à ces chars que la télévision nous montrait au sujet de la guerre.
Au dessus de la maison, plusieurs appareils volaient tels des vautours surveillant leurs proies. Le bruit assourdissant de ces appareils m'effrayait mais je restais figée à quelques mètres de la maison, comme subjuguée par ce spectacle.
Apparemment, ces montres de métal venaient de prendre place devant notre maison. Personne n'en était encore sorti, comme s'ils attendaient le moment propice. Tout nos voisins et bientôt tout le village s'était attroupé près de notre maison, tout en se maintenant à bonne distance, impressionnés eux-aussi par cette armée.
J’entendais les pleurs des enfants, les chuchotements des hommes et des femmes, mais tous se pressaient pour ne rien rater du drame qui se jouait devant leurs yeux.
Il y avait au milieu de tous ces chars une sorte de véhicule plus petit. C'est sur celui-ci que j'ai reconnu le dessin. Ce logo, rouge vif, je l'avais vu à la télévision. On le voyait souvent mais je n'aurais pas pu dire ce qu'il représentait.
Les bruits de moteurs et de métal raisonnaient dans ma tête, j'étais trempée, frigorifiée, apeurée mais je ne pouvais pas bouger.
Soudain, les engins se sont remis en mouvement. Les 4 chars en première ligne se sont écartés pour laisser place au petit engin. La route souffrait à chaque déplacement, les immenses roues de ces monstres arrachant le sol à chaque mouvement.
Plusieurs hommes sortirent des chars. Ils me semblaient si grands, et si effrayant ! Tels des clones, ils étaient tous vêtus d’une sorte de combinaison noire et de casques horribles. Les soldats se mirent en place entre l'engin et la maison, leurs armes à la main, prêt à faire feu.
La porte du plus petit véhicule s'ouvrait doucement. L'ombre d'un homme se dessinait petit à petit et apparu sur le pas de la porte. L'homme était grand, il n'était pas habillé comme les autres. Il portait un uniforme noir et rouge serré, avec un col remontant jusqu'aux oreilles, si bien qu'on ne pouvait pas bien distinguer son visage. Il trainait derrière lui une longue cape noire et portait lui aussi ce dessin que j'avais vu à la télévision.
Lorsqu'il fut sorti, un des hommes posté devant lui l'interpella :
- "Mon général, c'est ici.
- Très bien, dépêchons-nous il n'y a pas de temps à perdre", dit-il d'une voix grave
L'homme se mit à avancer en direction de la maison quand je pu progressivement le découvrir. J’avais déjà vu son visage. Il m’a fallu quelques secondes de réflexion avant de me souvenir. C'était ce fameux soir où mon frère s'était fait disputer par mes parents. C’était l’homme qui avait fait un discours ce jour-là...Mais pourquoi était-il ici, chez moi ?
Il continuait d'avancer vers la porte. En le regardant, j'ai eu l'impression qu'il flottait au dessus du sol, pire encore, malgré la pluie battante, il n'était pas mouillé, comme s'il était miraculeusement protégé.
La porte de notre maison s'est ouverte. Alors que je m’attendais au pire, mon père ne semblait pas étonné de ce qui arrivait. Les deux hommes se saluèrent. Je me rapprochais de la maison pour écouter la conversation.
Mon frère était là lui aussi, juste à côté de mon père. Ma mère était derrière, effondrée.
L'homme prit la parole :
- "L'heure est venue Azel."
Puis en regardant mon père
- "Merci pour votre participation, vous rendez un fier service à notre nation."
Azel s'avança doucement vers l'homme, regarda une dernière fois mes parents et se retourna. Le général lui chuchota quelques mots et ils se mirent en route. Mon père ne montra aucun signe, aucun sentiment alors que j'entendais les cris de douleurs de ma mère qui résonnaient dans la maison.
Alors qu'Azel allait s'engouffrer dans le véhicule, et bien que je ne comprenne pas encore ce qu'il se passait, j'ai voulu à tout prix intervenir et retenir mon frère :
- "Azel ! Nooooooooooonnnnn !"
Je courrais dans sa direction, tentant de me frayer un chemin à travers la garde rapproché du Général quand je fus stoppée net par un des soldats et mise à terre.
- "Reste là petite", me lança le soldat sans un regard.
Mon père et ma mère assistaient impuissant à la scène, les yeux rivés sur mon frère
Je restais assise par terre, en larme, regardant Azel partir...
L'homme, avant de prendre place, se tourna une dernière fois vers mes parents, puis son regard se posa sur moi durant quelques secondes. L'homme esquissa un très léger sourire et s'adressa à moi froidement :
- "A bientôt Keisha, ne sois pas si pressée…"
L’homme tourna les talons, s’installa dans son cockpit et le ballet de ces engins de malheur se remit en marche. La flotte disparaissait au loin dans un nuage de poussière et un vacarme assourdissant.
Zydrith- Seigneur de guerre Briznuk
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Date d'inscription : 09/05/2006
Re: [Récit] Le dernier messager
c'est remarquable en ce que je me suis retrouvé captivé malgré moi...
Bravo Zydnéa, et nous attendons la suite avec impatience!
Bravo Zydnéa, et nous attendons la suite avec impatience!
khann- Seigneur de guerre Briznuk
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Localisation : Wild wild west
Date d'inscription : 11/04/2007
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